Nom d'un cactus !


Comment sont désignées les plantes ?

Les noms des plantes, y compris ceux des cactus et des plantes grasses, sont créés en suivant les règles et éventuellement les recommandations du Code International de la Nomenclature Botanique. Celui-ci évolue périodiquement, dans le sens d'une plus grande rigueur, afin d'éviter la création de noms inutiles.

Depuis Linné, inventeur de la dénomination binomiale en 1753, les plantes sont identifiées valablement par un nom de genre associé à un nom d'espèce.

Par exemple : Echinocactus grusonii

Echinocactus est le nom de genre, toujours écrit avec une majuscule et grusonii le nom d'espèce, normalement écrit en minuscules.

Les noms sont formés en langue latine, avec des emprunts fréquents au grec. Cette méthode présente l'avantage d'être précise et de compréhension universelle. Quand 2 personnes originaires de 2 pays différents parlent d'un Echinocactus grusonii, elles savent immédiatement à quelle plante se rapporte ce nom, alors que l'utilisation d'un nom commun en langue locale ne garantit absolument pas la compréhension de son interlocuteur.

Parfois, un troisième nom vient s'ajouter : nom de sous-espèce ou de variété ou de forme. Il s'agit là de divisions à l'intérieur d'une espèce, basées sur de petites différences ne justifiant pas la création d'une autre espèce. La sous-espèce caractérise une population isolée géographiquement; la variété, un groupe de plantes possédant des particularités mineures héréditaires et la forme, un sujet possédant des caractéristiques originales non héréditaires. La notion de variété, galvaudée par l'emploi du même mot pour désigner les créations horticoles, disparaît actuellement, au profit de la sous-espèce.

Exemple

  • Cylindropuntia bigelovii var. ciribe (var. ou v. sont les abréviations de « variété »)
  • Echinocereus viereckii subsp. morricalii (subsp. ou ssp. sont les abréviations de « subspecies » , sous-espèce en latin)
  • Austrocylindropuntia subulata fma. monstruosa (fma. ou f. sont les abréviations de « forma », forme en latin )

Quand une espèce est divisée en plusieurs sous-espèces, un autonyme est automatiquement créé pour distinguer l'ancienne espèce des nouvelles sous-espèces. 

Exemple:

Ariocarpus fissuratus var. hintonii est décrit en 1987
Ariocarpus bravoanus est décrit en 1992 
Par la suite, Ariocarpus fissuratus var. hintonii est considéré comme une sous-espèce d'Ariocarpus bravoanus.
Son nom devient alors Ariocarpus bravoanus subsp. hintonii
Simultanément, un autonyme est automatiquement créé en répétant le nom d'espèce : Ariocarpus bravoanus subsp. bravoanus (pour désigner l'ancien Ariocarpus bravoanus)
Ariocarpus bravoanus désigne alors l'ensemble des deux sous-espèces.

Il s'agit là de la règle officielle à employer dans les publications scientifiques. Mais dans la pratique, les autonymes sont rarement utilisés et on continue d'employer le nom le plus simple par habitude. Dans notre exemple, on trouvera les deux plantes dans les catalogues ou les collections sous les noms d'Ariocarpus bravoanus (au lieu d'Ariocarpus bravoanus subsp. bravoanus) et d'Ariocarpus bravoanus ssp. hintonii.

Bien que « seulement » 2300 espèces, sous-espèces et variétés de Cactacées soient actuellement acceptées par les spécialistes scientifiques les plus réputés, près de 15.000 noms sont répertoriés dans cette famille. On peut donc considérer que plus de 10.000 noms sont superflus et ne peuvent qu'apporter la confusion dans l'esprit des personnes commençant à s'intéresser aux cactus.

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