Chili 2019-20

T'imagines ce qu'à dû vivre Joël Lodé sur son vélo?

Je ne dis pas que c'est rien mais ce n'est pas le pire .Là c'est plat et ça parait roulant. Le probleme ça parait etre d'avoir assez d'eau potable
Quand il etait encore en france ( j'ose pas dire en quelle année...), il m'avait raconté que le pire , c'etait certaines pistes africaines a la saison des pluies avec les ornieres pleine de flotte et la boue qui colle partout. J'imagine le velo avec les grosses sacoches empegué dans la bouillasse... ça doit etre grandiose........ le camping en bord de piste dans ses conditions ça devait aussi etre bien.

Et puis il faut supporter la solitude. Je vous jure que dans quelques quebradas j’ai entendu des voix humaines, des chuchotements. Mon esprit cartésien me dit que c’est un effet acoustique du vent, mais sur le moment ça surprend. Au bout de huit jours, j’étais content de retrouver mes proches. Cela reste une expérience intéressante vis à vis de soi-même, avec ses risques, ses excitations et désespoirs. Cela me procure la sensation d’être vivant en tout cas.

Bonjour

Citation
guillaume
Cela me procure la sensation d’être vivant en tout cas.

Très bel épilogue, en tout cas .
Jean Luc

Passé La Serena on quitte les régions semi-désertiques pour un climat méditerranéen. Je me réveille de bon matin au milieu du maquis. Ici, quelques kilomètres avant le Parc Fray Jorge, cohabitent deux cierges très ressemblants. Eulychnia acida et Trichocereus skottsbergii. Ils sont vraiment mélangés et à première vue on ne voit qu'un taxon. Il faut repérer les fruits ou ce qu'il en reste pour faire la différence. Les deux sont attaqués par la plante parasite Tristerix aphyllus.
Les fruits de Trichocereus gardent le pistil desséché accroché. On voit qu'en janvier la saison est passée depuis longtemps, il n'y a pas de fleur et les fruits sont complètements secs.

Trichocereus skottsbergii

Trichocereus skottsbergii & Tristerix aphyllus

Trichocereus skottsbergii

Trichocereus skottsbergii

Trichocereus skottsbergii

Trichocereus skottsbergii & Tristerix aphyllus

Trichocereus skottsbergii

Trichocereus skottsbergii

Trichocereus skottsbergii

Trichocereus skottsbergii

Trichocereus skottsbergii

Sur cette dernière photo, on voit une haie récemment plantée. Les gens utilisent l'Eulychnia pour cela. Probablement pour pouvoir récolter les fruits acides que l'on consomme dans la région sous forme de plusieurs spécialités.

Eulychnia acida

Eulychnia acida

Eulychnia acida

Eulychnia acida

Eulychnia acida

Au pied des cierges, l’œil tombe sur une grosse boule, c'est l'Eriosyce aurata. Au Chili c'est l'asiento de suegra, autrement dit le coussin de belle mère.

Eulychnia acida

On dirait que certains ont été marqués par un cactophile

Eriosyce aurata

Eriosyce aurata

Eriosyce aurata

Eriosyce aurata

Heureusement, Cumulopuntia leucophaea est là pour mettre une tache de couleur dans ce paysage desséché

Cumulopuntia leucophaea

Arrivé dans le parc, je paye mon entrée, tarif gringo, le double de celui des nationaux et ensuite on m'explique qu'on ne peut que visiter la forêt relique située à la fin de cette piste qui serpente sur la montagne. Elle est extraordinaire car dans ce milieu aride le relief bloque les nuages qui maintiennent une végétation que l'on ne retrouve que 1200 km plus au sud.

Eulychnia acida

Il est interdit de descendre de la voiture sur le chemin et les deux sentiers prévus pour observer le milieu semi-aride sont fermés au public. La visite de la forêt ne me branchait pas trop, j'y suis déjà allé, alors je discute avec les gardiens et finalement, ils veulent bien que je fasse le sendero semiárido, mais accompagné. En fait ils ont peur des incendies tellement le maquis est sec. Une étincelle, une clope mal éteinte et c'est la cata. Je passerai donc une heure avec Josefina, une étudiante en architecture qui travaille pour la Conaf durant la période chargée. Nous parlerons peu de botanique mais plutôt du mouvement social chilien et des choses de le vie. Mais j'aime observer ces paysages où le bétail est bannit, où la nature est quasi intacte. Josefina m'apprend qu'on a trouvé des traces de puma dans le parc. Est-ce lui qui a commis cela?

Fray Jorge (La Serena)

Fray Jorge (La Serena)

C'est un autre "trip" que les cop mais c'est tres beau aussi ces cierges , surtout les skottsbergii .

Je file maintenant vers ma prochaine étape, Pichidangui, sur la côte à 200km. La station balnéaire est pleine à craquer, la grande plage est couverte de centaines de parasols, la rue principale est bouchée. Je parvient tout de même à traverser l’agglomération et je rejoints le bord de mer où l'on peut observer au moins quatre espèces de cactus.

Pichidangui

Neoporteria chilensis aux épines très serrées et plus blondes que celles du subgibbosa.

Neoporteria chilensis

Neoporteria chilensis

Là on voit des graines dans les aréoles alors que les fruits ont disparus:

Neoporteria chilensis

Un autre globulaire, Neoporteria curvispina mutabilis, une plante côtière qui ressemble au tuberisulcata avec ses épines feroces

Neoporteria curvispina mutabilis

Neoporteria curvispina mutabilis

Neoporteria curvispina mutabilis

La guêpe Pepsis rôde et farfouille dans tous les recoins à la recherche d'une mygale, mieux vaut ne pas l’énerver celle-là

Pepsis

Pour faire plaisir à Gilles, il y a aussi des cierges ici Trichocereus chiloensis subsp. litoralis

Trichocereus litoralis

Trichocereus litoralis

ainsi que l'Eulychnia le plus austral, le castanea

Eulychnia castanea

Eulychnia castanea

Eulychnia castanea

Eulychnia castanea

Je me trouve un camping géant où je m'installe le plus loin de la plage et du raffut. Cette fois-ci la douche coule à flots

Camping "El Bosque"

"Pour faire plaisir à Gilles, il y a aussi des cierges"
il est superbe ce littoralis. j'aime aussi la fl rose dans les épines de curvispina . Portulacées ?

Un truc me tarabusque depuis des années a force de voir des photos et des films , notamment de C longistaminea , mais aussi quelquefois d' Haseltoniana ou d'autres . Les plantes me paraissent parfois assez proche de l'eau pour recevoir des paquets de mer si celle ci est agité . Tu confirmes ou tu n'as rien observé de pareil ?

Litoralis en latin ne prend qu'un t contrairement au littoral en français C'est une coquille très répandue sur le web.
Pour les cactus les pieds dans l'eau, je n'ai pas la prétention de connaitre les milliers de km du rivage chilien, mais de ce que j'ai vu, les plus proches de l'eau sont les Neoporteria du groupe subgibbosa (wagenknechtii, chilensis, nigrihorrida, litoralis...), mais aussi les Eulychnia castanea, les Tricho. bolligerianus et litoralis. Les Copiapoa sont plus en retrait en général.

Neoporteria subgibbosa

Je prépare la journée suivante où il y aura de la mer

oups ! j'ecris trop vite !
j'ai vu des video faites par un "groupe Copiapoa.cl" ou des "albispina" sont etonnament proche de l'eau . Pareil pour des haseltoniana vers Paposo. ça m'a toujours interpellé , d'autant plus que les plantes paraissaient en pleine forme. Quand on regarde ta photo de subgibbosa , il doivent se faire rincer de temps a autres , non ?

Oui sûrement une fois le temps, je crois qu'il y a une tempête par hiver en moyenne dans la région de Valparaiso, ce sont des restes de cyclones dans l'océan, et leurs fréquence s'accentuent avec le réchauffement climatique. On appelle ça des "marejadas" ou "oleaje". Mais en dehors de ça la mer est relativement pacifique.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 08/03/20 14:25 par Guillaume.

C'est donc de bonne heure et tout propre que je parcoure les 15km qui me conduisent à Los Molles, tout au nord de le Région de Valparaiso (ça sent l'écurie déjà )
Ici, dans cette autre station balnéaire en plein développement (pas très durable), On peut visiter un parc privé, le Bioparque Puquén. Sa superficie est de 200ha, il est enclos, empêchant l'accès au bétail, le prix de l'entrée est vraiment modique et il est très bien entretenu. Les propriétaires tiennent vraiment à garder cet endroit intact et résistent aux propositions économiques en tout genre. C'est un havre pour la faune et la flore, et cela fait des années que je voulais venir le voir. Malheureusement, comme je vous l'ai déjà dit, cette année est particulièrement sèche, la végétation est ratatinée et les plantes qui devraient être en fleur sont invisibles. Vous pourrez le constater sur les photos. J'aurais pu y voir des orchidées, des alstoemeria, des puyas, mais surtout le Neoporteria chilensis qui pullule ici, mais sans fleur . Le grand public se presse pour l'attraction principale du parc, les vagues les plus grosses tapent la falaise dans une sorte d'entonnoir qui finit par un conduit vertical. En haut une sorte de geyser peut surgir jusqu'à une quinzaine de mètres dans un bruit effrayant. Sinon, il y a plusieurs sentiers quasi déserts, mais je suis resté le long de la côte jusqu'à la fermeture

Voici quelques espèces que l'on peut voir, parfois indiquées par des panneaux.

Le Puya venusta:

Puya venusta

Puya venusta

Puya venusta

Nous sommes proches de Pichidangui, on ne s'étonne donc pas de retrouver Eulychnia castanea qui peut se répandre en toute liberté.

Eulychnia castanea

Eulychnia castanea

Eulychnia castanea

Eulychnia castanea

Cette espèce de cierge est décombante, elle s’affaisse, comme le schmollii de Gilles , car leurs tiges ne contiennent pas beaucoup de lignine, matière qui fait le bois rigide, le squelette des cierges. On peut le voir tomber en cascade sur les falaises comme le T. bolligerianus bien plus au sud.

Eulychnia castanea

Eulychnia castanea

Eulychnia castanea

L'autre cierge du coin, c'est le trichocereus chiloensis litoralis

Trichocereus chiloensis litoralis

Trichocereus chiloensis litoralis

Trichocereus chiloensis litoralis

Trichocereus chiloensis litoralis & Eulychnia castanea

Je ne peut affirmer scientifiquement que toutes les photos qui suivent sont des chilensis, mais j'ai l'habitude de voir des subgibbosa depuis longtemps et mon feeling me dit que je ne me trompe pas. C'est dommage qu'il n'y avait pas de fleur, pourtant c'est la saison;

Neoporteria chilensis

Neoporteria chilensis

Neoporteria chilensis

Neoporteria chilensis

Neoporteria chilensis

Là on peut voir que lorsque les gens laissent la nature tranquille, elle s'éclate. En cliquant sur la photo on peut distinguer des centaines d'individus sur quelques mètre carrés:

Neoporteria chilensis

Dans les roches, sa petite taille ne l’empêche pas de se reproduire:

Neoporteria chilensis

Pour finir avec les cactus, on retrouve ici le mutabilis avec ses fruits pleins de graines mûres, mais le corps bien dégonflé par le manque d'eau.

Neoporteria curvispina mutabilis

Le long de cette promenade j'entendais parfois des cris de bébés ou de chiens qui venaient de l'océan. Vous voyez là?

Otaries à crinière (Otaria flavescens)

Cet îlot abrite une faune variée, des otaries et des oiseaux

Otaries à crinière (Otaria flavescens)

En zoomant sur l'ordinateur on peut distinguer des T. litoralis poussant dans le guano, mais aussi des otaries alpinistes sur la droite:

Trichocereus chilensis litoralis

Cette côte protégée est habitée par les "piqueros", les fous variés qui fondent du ciel sur leur proie comme faisaient les stukas en 40

Fous variés (Sula variegata)

Fous variés (Sula variegata)

Il y a aussi les pélicans, les urubus, mais aussi une espèce de cormoran assez rare et très jolie

Cormoran de Gaimard (Phalacrocorax gaimardi)

Cette fois-ci, ce sont les restes d'un pinnipède qui me font m’arrêter

Otarie à crinière (Otaria flavescens)

Bon, un petit salut à la Madone, c'est l'heure de fermeture du parc. Je vais déguster deux empanadas délicieuse au centre ville et faire la route jusqu'à la maison.

Vierge des pêcheurs

Je vais tacher de revenir à une période plus favorable, je suis déjà amoureux de cet endroit. Je ne finirai pas ce récit sans passer par Quintay une dernière fois, mon pèlerinage obligatoire ...

C'est completement dingue cette falaise avec les castanea !

Alors, là ... Même dans Ushuaia, on n'a jamais vu un spectacle pareil ! Que c'est beau ...

HK

époustouflantes ces dernières images !!!!! merci Guillaume ! pour ce voyage , Zoé