Chili 2015/16

Bonjour, comme chaque année un petit compte rendu cactophile de mon dernier séjour à Valparaiso, le vingtième, ça ne me rajeunit pas. Cette année, je n'ai pas fait de folie, pas de voyage dans l'Atacama, dans la Cordillère ou la Patagonie. Un séjour bien casanier. J'ai fait des petits tours d'une journée, entre deux anniversaires, deux pelletées de ciment ou deux concerts. Je suis retourné dans des endroits que je connais déjà, mais en prenant des petits chemins nouveaux, j'ai pu faire des photos sympas.
Bon, pour aller au Chili il faut passer par dessus l'Argentine, voici quelques vues prises de l'avion:





Une sierra qui doit être intéressante au niveau cactus:



Là, on voit que les argentins n'arrivent pas à choisir entre les champs carrés ou ronds :





et pour finir, la majestueuse Cordillère des Andes.





Juste derrière, Santiago du Chili...

Guillaume
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Quelle belle région du monde!
Les photos sont magnifiques.

Mesdames et Messieurs, veuillez attacher votre ceinture, nous allons atterrir.

Magnifiques photos, ça donne vraiment l'idée de l'importance de cette chaine de montagnes. Quelle chance de voir ça en vrai !

Pour les champs circulaires, c'est pour arroser à partir du centre avec un point d'arrosage fixe. Je me suis rendu compte cet été, que c'est compliqué d'arroser uniformément un rectangle, alors peut être que je vais m'y mettre et Ninie sera contente depuis le temps qu'elle veut planter les poireaux en spirale lors de son stage annuel de jardinière en avril.

Cette fois-ci nous allons directement à Quintay à une vingtaine de km au sud de Valpo.
Si le petit port de pêche commence à se développer (restau, jetée en béton, parking etc...) la côte reste toujours sauvage et héberge une biodiversité très intéressante, tant pour le flore que pour la faune.



Le cactus omniprésent ici est le Neoporteria subgibbosa. Il pousse sur le haut de la zone grise (roche) et un peu au dessus sur la première photo.
Voici un rocher que je prends en photo chaque année, 2002 à gauche, 2016 à droite. On voit que les cactus, ça pousse pas vite, mais alors le lichen, c'est encore pire



Trichocereus litoralis qui se répand comme une glace au soleil entre 2006 et 2016:





Celui-là a quelques décennies au compteur:



Un autre Neoporteria, plus discret que le premier, c'est curvispina tuberisulcata. J'en ai découvert des nouveaux cette année. J'aime beaucoup cette forme, presque sphérique et ses beaux aiguillons. Les jeunes s'enterrent dans le sol pour se protéger.







La zone est aussi infestée de broméliacées. En voici une de bonne taille, arrosée par les embruns et dont la fleur est assez jolie:





Celle-ci, je crois l'avoir déjà vu sur les côtes bretonnes, si ce n'est elle, c'est une proche cousine:





et pour finir, une bébête qui me fout la trouille à chaque fois, c'est une sorte de guêpe tueuse d'araignée presque aussi grosse que mon petit doigt, une pompile, enfin, je n'en suis pas sûr, mais mon instinct me dit de ne pas trop l'emmerder



Comme on peut le voir, ce jour là le soleil n'était pas radieux. En effet en ce moment El Niño sévit sur le Pacifique. Réchauffement de l'océan, donc évaporation et précipitations sur les côtes. Cela remplit les barrages, fait du bien à l'agriculture, et à la nature lorsque cela reste dans les limites du raisonnable. Cette année, il y a très peu d'incendies et la campagne est luxuriante. Les cactus que je vous montre portent beaucoup de fruits. Mais plusieurs personnes m'ont parlé d'un Niño "Godzilla" . C'est en effet un des plus fort jamais recensé. Je ne sais pas bien si cela à un rapport, mais le Chili à connu en 2015, entre autres catastrophes naturelles, des pluies brutales et importantes dans le nord en mars, et des tempêtes phénoménales sur la zone centrale en aout.

Voilà pour aujourd’hui.
Continuará...

Guillaume
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En attendant de trier mes photos, voici quelques Alstroemeria. On les appelle aussi "lis des incas" ou "lis du Pérou". Chez nous on commercialise des cultivars pour nos jardins.









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Guillaume
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Superbe gros plan de Trichocereus litoralis : étincelant ! et belle floraison d'Ochagavia carnea.
Je vois Eryngium paniculatum, et la bébête doit être Sphex latreillei.

Merci pour tes identifications Tom. Le Eryngium n'est donc pas une broméliacée, mais il a bien des cousins sur les cotes bretones.

Guillaume
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C'est chouette Guillaume !
Jean Luc

Le Chili, c'est la nature sauvage, mais c'est aussi des prix Nobel de littérature. Parmi eux, Pablo Neruda. Il avait trois maisons, une à Santiago, une à Valparaiso et une près d'Algarrobo qu'il a baptisé "Isla Negra". Les trois sont des musées aujourd'hui et la dernière à inspiré Antonio Skarmeta l'écrivain pour écrire "Une ardente patience" qui à été adapté pour faire le film "Le facteur" avec Philippe Noiret dans le rôle de Neruda. C'est la plus intéressante des trois, tout le mobilier est resté sur place alors que les deux autres ont été saccagées lors du coup d'état de Pinochet. C'est une super visite, on rentre vraiment dans l'univers de l'écrivain. Dans le jardin, quelques succulentes, des aloès, des agaves, des crassules...





son jardin privé:


Une des pièces, pleine de figures de proue, dont une récupérée à Paris, lorsqu'il était ambassadeur en France:


et pour finir, un vol de pélicans au dessus de la maison:


Guillaume
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paysages grandioses, on en prend plein les yeux. C'est superbe de voir les plantes dans leur milieu naturel. merci pour ces magnifiques photos.

Entre Quintay et Valparaiso, on peut aller à la Laguna Verde, une plage baignable à une demi-heure.
Ici aussi on trouve Trichocereus chiloensis subsp. litoralis. En voici quelques vues:













Ses épines, variables, peuvent être des pièges mortels:


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Guillaume
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Je me régale, merci.

Merci pour le trip, una ves mas!

Citation
Guillaume
et pour finir, une bébête qui me fout la trouille à chaque fois, c'est une sorte de guêpe tueuse d'araignée presque aussi grosse que mon petit doigt, une pompile, enfin, je n'en suis pas sûr, mais mon instinct me dit de ne pas trop l'emmerder

Des pompiles il y en a de petites toutes noires près de chez moi: une fois j'ai étendu ma serviette sur un banc de sable en bord de rivière et une de ces bestioles m'a piqué sans que sur le coup je ne sache pourquoi.
J'ai soulevé ma serviette du sol, et elle est revenue chercher son araignée-loup paralysée que je n'avais pas vue.
Pas folle mais particulièrement rancunière, la guêpe: si celle que tu montres est aussi susceptible, fais gaffe à toi!!!



Modifié 1 fois. Dernière modification le 27/01/16 22:59 par chin@ill.

Je retourne à la Campana cette fois-ci, ce parc naturel situé dans la Cordillère de la Côte, non loin de Valparaiso. A ses pieds le village de Granizo où Richter vécu ses dernières années. L'année dernière j'ai essayé de retrouver sa maison à l'aide de quelques photos d'époque. Mais l'urbanisation s'est tellement étendue depuis, que c'était vraiment trop compliqué, je n'ai pas réussi. Paul Klaassen a réussi, lui, en octobre, aidé de ses amis locaux. La maison est aujourd'hui toujours là et habitée on peut le lire ici en anglais:[pkcactus.info].

Aujourd'hui il fait grisounet, il tombe même quelques gouttes et ce n'est pas plus mal car la chaleur est dure à supporter dans cette promenade au fort dénivelé.





J'ai décidé que je n'irai pas jusqu'à la cime cette fois, je suis seul et je vais prendre mon temps.
Sur cette montagne les cactus les plus visibles sont les cierges bien sûr, ici le Trichocereus chiloensis. dans une courbe j'en voit un beau groupe:













En farfouillant un peu, on déniche vite le Neoporteria curvispina, cactus globulaire qui se planque un peu sous les buissons. C'est le globulaire le plus courant dans le Chili central. En janvier nous sommes entre la période de floraison et la période de maturité des fruits.









Je suis venu surtout pour trouver d'autres populations de Neoporteria garaventae que celle de la cime. Je sais qu'on en trouve à partir de 1000/1200 mètres. J'en ai aperçu un ou deux l'année dernière aux jumelles, mais un peu hors de portée et nous étions en famille, donc pas le temps de crapahuter. Je retourne donc vers ce lieu et je n'en suis pas déçu. Sur cette partie rocheuse se trouve une population en pleine forme, des plantes d'un âge vénérable, elles sont carrément devenues colonaires, ainsi que de jeunes semis. On les différencie des plantes précédentes par la couleur jaune d'or de leur épines.













De jeunes plantes qui se frayent un passage dans les roches, cela me fait penser à un accouchement





Curvispina et garaventae cohabitent tranquillement comme on peut le voir sur cette photo (notez aussi le substrat bien minéral):



En me baissant pour voir une plante de plus prêt je fais une drôle de rencontre:



De même que plus loin en redescendant:



Sur le chemin, je me suis fait harcelé par une buse, elle a fait quelques plongés au dessus de ma tête en criant, je n'ai pas trop compris, j'ai accéléré le pas, elle m'a laissé tranquille au bout de 5 minutes.



Dans un talus, je repère un petit terrier, en m'approchant je vois qu'il est occupé par une maman protégeant sa portée



Cette mygale fait presque la taille de ma main



pour finir, des fleurs. Le Schizanthus:



Et le Conanthera:



Mission accomplie je peux rentrer à Valparaiso satisfait de ma journée...

Guillaume
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